jeudi 24 juillet 2008

Regard Violet de Stephen Woodworth

Stephen Woodworth est un écrivain de science-fiction (ou de spéculation fiction) américain qui vit en Californie et publie des œuvres de fiction dans de nombreuses revues. Regard violet est son premier roman qui lui a valu un grand succès populaire aux États-Unis.

La police les appelle les Violets. A chaque génération, quelques individus naissent avec les yeux de cette couleur. Ils ont le don incroyable de permettre aux morts de revenir témoigner contre leurs assassins. C'est l'arme secrète de ceux qui luttent contre le crime. Natalie Lindstrom est de ces gens exceptionnels qui appellent les morts à la barre dans les procès pour meurtre. Mais un tueur a entrepris d'éliminer tous ceux qui, comme elle, ont ce don. Et de fermer leurs yeux pour toujours. L'agent du FBI Dan Atwater doit assurer la protection de Natalie, tandis que son esprit est déjà assailli par les cris d'agonie des victimes...

Mon avis :
C'est pas mal, le début est un peu longuet, surtout quand on le lis après un livre envoûtant... mais sans ça il est très bien. La fin est un peu triste tout de même, mais bien tournée, les personnages sont attachants. Je verrais bien une adaptation au cinéma !

Twilight de Stephenie Meyer

Stephenie Meyer est la cadette d'une famille de trois sœurs et trois frères. Elle grandit à Phœnix, Arizona puis entra à la Brigham Young University à Provo, où elle obtint une mention en anglais. Elle rencontra son futur mari, Christian, surnommé « Pancho », quand elle vivait en Arizona, et se maria en 1994. Ils ont aujourd'hui quatre fils : Gabe, Seth, Eli, et Jacob. Meyer fait partie de Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. Meyer raconte que l'inspiration pour Fascination lui vint dans un rêve, le 2 juin 2003, rêve qu'elle décrit au chapitre 13 du roman. Après l'écriture de ce roman, elle signa un contrat pour ses trois prochains livres avec Little, Brown and Company.

Tome 1 : Fascination
Bella, seize ans, décide de quitter l'Arizona ensoleillé où elle vivait avec sa mère, délurée et amoureuse, pour s'installer chez son père, affe
ctueux mais solitaire. Elle croit renoncer à tout ce qu'elle aime, certaine qu'elle ne s'habituera jamais ni à la pluie ni à Forks où l'anonymat est interdit. Mais elle rencontre Edward, lycéen de son âge, d'une beauté inquiétante. Quels mystères et quels dangers cache cet être insaisissable, aux humeurs si changeantes ? A la fois attirant et hors d'atteinte, au regard tantôt noir et terrifiant comme l'Enfer, tantôt doré et chaud comme le miel, Edward Cullen n'est pas humain. Il est plus que ça. Bella en est certaine. Entre fascination et répulsion, amour et mort, un premier roman... fascinant.
*

Tome 2 : Tentation
" Tu ne me reverras plus. Je ne reviendrai pas. Poursuis ta vie, je ne m'en mêlerai plus. Ce sera comme si je n'avais jamais existé. " Rejetée par celui qu'elle aime passionnément, Bella ne s'en relève pas. Fascinée par un vampire, comment pourrait-elle retrouver goût à la pâle existence humaine ? Pourtant il faut vivre. Mais Bella n'a de goût pour rien, sinon le danger : alors elle entend la voix d'Edward, et éprouve l'illusion de sa présence. Comme s'il ne l'avait pas abandonnée, comme s'il tenait encore à elle. Bella échappera-t-elle à cette obsession amoureuse qui la hante ? A quel prix ?
*
Tome 3 : Hésitation
" Deux futurs, deux âmes sœurs... C'était trop pour une seule personne. Je compris que ce n'était pas Edward et Jacob que j'avais essayé de réconcilier, c'étaient les deux parts de moi-même, la Bella d'Edward et la Bella de Jacob. Malheureusement, elles ne pouvaient coexister et j'avais eu tort de tenter de les y contraindre. A présent, je ne doute pas de ce que je désire, ni de ce dont j'ai besoin... ni de ce que je vais faire, là, maintenant. "
*
Tome 4 : Révélation
" N'aie pas peur, murmurai-je. Nous sommes faits l'un pour l'autre. " L'instant était si parfait, si juste qu'il était impossible d'en douter.
Ses bras se refermèrent autour de moi, me pressant contre lui...
" A jamais ", renchérit-il.
Bella a fait son choix, et plus rien ne semble pouvoir l'empêcher de vivre ses rêves. Mais si ce choix s'avérait bien plus dangereux qu'il n'y paraît ? Et si Bella risquait d'y perdre la vie ?

*
Mon avis :
C'est une série à la fois fantastique, romantique, ténébreuse... Très bien écrite, particulièrement "fascinant" et envoûtant, comme un rêve - ou un cauchemar - qui semble plus que réel et duquel on ne peut plus sortir ! C'est une drogue attention ! Les personnages sont parfaits, en tout point. Et je ne sais pas si c'est le style de l'écriture qui fait ça où si c'est autre chose de plus mystérieux, mais chacun des sentiments et des émotions décrites par la narratrice deviennent palpables et vivants. On vit l'histoire à travers le personnage principal. La suite est fantastique !

La Solitaire - cinquième partie

Notre silence n'aurait pas semblé si oppressant si l'endroit avait été agréable et c'est certainement pour cela que Breval se mit à parler :
« Que pensez-vous qu'il y ait là-bas ? » fit-il en désignant les marécages du menton. Je haussai les épaules quand il se tourna vers moi pour avoir ma réponse. Comment aurais-je pu le savoir, d'ailleurs ? Moi qui jamais ne m'étais aventurée en dehors de ma forêt, ma si belle forêt de Cérez... la reverrai-je un jour ? Reviendrai-je en vie sous la frondaison verdoyante qui fut si longtemps ma maison ? Tout en méditant sur ma condition actuelle je continuai d'avancer, mais sans faire attention où je mettais les pieds. Nous avions laissé Solena et la licorne à l'entrée du marais, là-bas ils ne craignaient rien et de toute manière l'endroit n'était pas très praticable pour eux.

Je sentis ma botte rester collée au sol lorsque je soulevai ma jambe, ce qui me tira subitement de ma torpeur. Nous venions d'entrer dans le marécage, et ça et là des flaques boueuses, plus ou moins profondes, trompaient les aventuriers inconscients tel que nous. Breval me criait de regarder où je marchais. Je le rejoignis rapidement sur le petit sentier qui serpentais sur le marais. Nous nous enfoncions de plus en plus dans la végétation humide, composée de mousses et de lianes qui pendaient de rares arbres décharnés. De la fumée à l'odeur âcre s'échappait des marécages et nous piquait la gorge et les yeux.
« Il semblerait que l'eau des marais soit acide... regardez cette feuille, elle s'effrite. » murmura Breval d'une voix enrouée, agenouillé près d'une flaque où une feuille venait de tomber.
« Oui et bien ne vous approchez pas ! N'allez pas tomber vous aussi... »

Il ne m'écoutait pas et alors que je tentai de l'attraper et de le tirer en arrière, il se releva brusquement, tourna la tête de tous côtés comme s'il cherchait quelque chose... mais il n'y avait rien ! Je l'imitai pour voir, qui sait, peut-être avait-il repéré un mouvement, un son... Le temps pour moi de me remettre face à lui et je m'aperçus qu'il était déjà parti en avant, il marchait très vite ! Que lui arrivait-il ? Je l'appelai, mais ma voix se brisa à cause de l'atmosphère aigre. Je me lancai alors à sa poursuite.

Je l'entendis crier... non... il parlait à quelqu'un ! Interloquée je tendis l'oreille. « J'arrive ! Attendez-moi, j'arrive ! » disait-il. Je devais me presser et revenir à sa hauteur, car je pressentais qu'il allait droit à la mort, l'imbécile, attiré par je ne sais quelle créature ! Enfin, il s'arrêta ! En quelques foulées, je le rattrapai. Il était en admiration devant un petit lac d'où s'évaporait la même fumée acide que précédemment. Trois femmes à la peau transparente, les cheveux blancs voletant autour de leurs visages, les yeux vitreux, récitaient probablement quelques formules magiques afin d'attirer Breval dans le marais, mais je n'entendais rien de leur litanie. Il était subjugué, là, les yeux dans le vide. J'étais perplexe. Comment le sortir de cet état léthargique ?

Alors il commença à descendre vers le lac, les bras grands ouverts, ses lèvres formaient des mots mais aucun son n'en sortait. Je me jetai sur lui pour l'empêcher d'entrer dans l'eau. Il me repoussa vivement, il était bien plus fort que moi. Soudain, au milieu de cet endroit silencieux un écho strident se fit entendre, j'eus du mal à l'identifier. Les trois femmes se moquaient-elles de moi ? Il s'agissait bien de leurs rires... un son froid sorti tout droit des abîmes... Qu'importe, elles pouvaient bien rire ! J'attrapai les jambes du héros et réussis à le plaquer au sol, face contre terre. Petite minute de répit. Une branche assez solide ne demandait qu'à m'aider, je la saisis à deux mains... et lorsque Breval releva la tête je le frappai de toutes mes forces. Il tomba de nouveau le nez dans la terre, assommé. Quelle barbare je pouvais être !

Je repris mes esprits et mon souffle. Les trois créatures aquatiques avaient disparu, les ondes à la surface du lac me confirmaient qu'elles étaient reparties. Aussi bizarre que cela puisse paraître j'eus une folle envie de rire, de rire de la situation, de le voir étendu là... un héros... mon œil !

Mais nous ne pouvions rester ici. Lorsqu'il se réveillerait elles reviendraient le chercher ! Je fabriquai en toute hâte de quoi le transporter. Puis je me mis en route, il valait mieux que nous soyons sortis avant la tombée de la nuit.

La Solitaire - quatrième partie

Cette créature n'était que la première que nous rencontrions, et mon monde nous réservait encore quelques surprises. Apparemment Breval était déjà sous le choc... Comment un homme si banal, même avec une armure comme la sienne, pouvait-il être un héros sur une quelconque planète ? Je doutais toujours de ses compétences et de la véracité de ses paroles. Il me semble qu'en mon for intérieur je souhaitais que son histoire fût réelle, et pour cela je le conduisais dans un endroit où je n'avais jamais mis les pieds – mais je savais que cette porte existait.

Breval m'avoua plus tard qu'il n'avait jamais vu de ces créatures si bizarres dans son monde. Visiblement celles qui vivaient sur la Wicca ne leur ressemblaient aucunement mais étaient tout aussi dangereuses. Il se renseigna sur les autres monstres que nous aurions pu rencontrer et ceux que nous pourrions encore croiser. Il ne parut pas rassuré lorsque je lui dis qu'il n'avait rien à craindre tant qu'il était avec moi... je le remerciai pour sa gratitude...

Vers la fin de la journée suivante nous sortîmes de la forêt de Cérez. Un paysage désolé, pleurant le désespoir nous attendait. Nous fîmes quelques pas en avant, absorbés par la brume blafarde qui s'étendait d'un bout à l'autre de la plaine. Les cailloux gris crissaient sous nos pieds. Un vent glacial sifflait sur cette terre morte et nous avancions en retenant notre souffle de peur de réveiller les morts... Il n'y avait rien ici, que l'agonie. Pas un arbuste, pas une branche, pas un son non plus. J'avais une folle envie de faire demi-tour ! Seulement je n'avais pas le choix, et les oiseaux de Brume me le rappelèrent...

Ils surgirent du ciel... leurs longues ailes déployées avaient une grande envergure... Deux de ces rapaces tournoyèrent au-dessus de nos têtes en poussant des cris stridents, les chevaux les regardaient d'un air terrifié. Mon épée ne servirait à rien contre ces bêtes : d'après ce que je savais d'eux, leurs plumes les protégeaient de ce genre de magie... Ils étaient exactement de la couleur de la brume et se camouflaient dans les nuages jusqu'à ce qu'ils aient repéré une âme perdu dans leur désert. Je ne pensais même plus à survivre. Après tout, comment aurait-ce été possible ? Pas de lieu où trouver refuge, pas d'armes assez puissantes contre leurs serres... juste nous, au beau milieu de nulle part, et à leur merci...

Mais quand les oiseaux de Brume percèrent le ciel pour venir à notre rencontre et nous déchiqueter, il se produisit une chose absolument fantastique. Je fus certainement la plus surprise d'entre nous... Un énorme ovale bleu forma un champ de protection autour de nous quatre, empêchant les volatiles de nous attaquer. Ils se fatiguèrent assez rapidement en donnant des coups de griffes, et finirent par abandonner leur combat acharné. J'aurai dû me douter plus tôt des pouvoirs extraordinaires que pouvait avoir une licorne noire. Elle garda ce champ autour de nous pendant quelques instants seulement, mais nous savions tous que les oiseaux ne reviendraient pas... Alors nous continuâmes de marcher toujours droit devant nous.

Je n'avais qu'une connaissance très rudimentaire de la plaine Brumeuse et de ses alentours, ainsi que de ce que l'on pouvait y voir... Au loin, un marécage apparaissait avec ses grands arbres retombants, ses plantes aquatiques et son atmosphère humide, pesante. Un nuage gris était comme accroché au-dessus. Nous nous rapprochions, pas à pas. Personne n'était à l'aise dans cet endroit... A présent je me rendais compte des dangers auxquels nous avions survécu et je me disais au fond de moi-même que j'avais fait preuve d'une grande imprudence, ainsi que ce soi-disant héros, qui m'avait délibérément entraînée dans son périple fou.