samedi 15 novembre 2008

La Solitaire - dernière partie

L'un des lézards bondit à plusieurs mètres au dessus de nos têtes, comme s'il volait. Impressionnant ! Il atterrit derrière nous, je me tournais juste à temps et les armes commencèrent à s'entrechoquer. Ses yeux de reptile ne me lâchaient pas. Mon épée taillait, tranchait dans sa chair grise, mais rien n'y faisait... il continuait à riposter violemment, puis un deuxième apparut à ses côtés. Breval, quant à lui, tenait en respect ceux qui avaient pris l'offensive dans sa direction.

Tout en continuant le combat, je demandais à mon compagnon s'il y avait une façon de les vaincre. Je n'entendis pas de réponse mais un cri strident, puis la tête d'une des créatures rouler plus loin. Bien ! Au moins j'avais ma réponse ! Mais, pendant le court instant où j'avais tourné les yeux, je reçus un coup de sabre sur l'épaule et Lumineuse glissa sur le sol. Le lézard gris bondit, l'épée en avant. Par terre, je le vis haut dans le ciel, qui allait me retomber dessus. Mes muscles ne voulaient plus bouger. Je retins mon souffle. Je n'entendais plus aucun son... rien. Dans un geste désespéré, je me mis à rouler sur l'herbe. Le Domhnül retomba sur ses pieds. Dans son dos, je brandis l'épée que je venais de retrouver et lui coupai la tête.

Je me sentais épuisée, par ce long voyage, par le combat, par la blessure... il restait encore la moitié de l'élite, et Breval semblait faiblir aussi. Nous nous étions rapprochés de la porte et à présent étions côte à côte.
« Et si nous mourrons maintenant... vous ne retournerez jamais dans votre monde, même si près du portail... lui dis-je désespérée.
- Ils ne peuvent pas me tuer, alors ne vous inquiétez pas, ma chère, je traverserai ce passage ! »
Mon sang ne fit qu'un tour après cette remarque.
« Comment ? Ils ne peuvent pas vous tuez ! C'est bien la peine que je me décarcasse pour vous depuis le début, tiens ! » Je laissai retomber mon épée et sortis du combat. Les lézards ne comprenant pas, ne firent rien pour m'arrêter, et entreprirent donc de se jeter sur Breval, seul.
« Mais que faites-vous ? Ara ? cria la héros, assailli de toutes parts.
- Je m'en vais ! Je devais vous conduire ici, à la porte entre nos deux mondes, et c'est ce que j'ai fait... je peux donc retourner chez moi. »

Je fis quelques pas vers la forêt, silencieuse. Mais je ne me sentais pas bien, quelques chose en moi me hurlait que je mentais... j'étais lâche, depuis toujours j'étais lâche... Je tournai le yeux vers le combat. Breval en avait vaincu un autre. Ils n'étaient plus que quatre. Je fis demi-tour, discrètement je m'approchai d'eux. Je levai ma fidèle épée qui s'illumina, et dans un cri de guerre déchirant, je l'abattis sur les têtes qui restaient.

Fatiguée, je m'effondrai sur le sol. Breval s'agenouilla près de moi. Il me remercia avec un sourire, puis regarda ma blessure à l'épaule. Elle n'était pas très profonde, il me fallait du repos ou du moins éviter d'autre combat de ce genre. Je bus l'eau de mon outre et respirais lentement pour reprendre mes esprits.
« Et bien, que faites-vous encore ici, Breval ? La porte est maintenant dégagée... rentrez chez vous ! Ils doivent avoir besoin de vous de l'autre côté !
- Venez avec moi, une bonne guerrière est toujours la bienvenue ! » Je ne savais que penser de sa proposition. Où était ma place ? Je ne le savais pas exactement... mais, non, je ne pouvais pas l'accompagner. J'avais appris une chose importante, j'avais autrefois fui certaines choses et je souhaitais pouvoir les changer.

Je refusai donc gentiment de le suivre. Les adieux furent brefs, puis il marcha dans le grand cercle de bronze et disparu de l'autre côté quand l'image se brouilla. Je repris ce long voyage qui m'avait fait découvrir tellement de mon propre monde, dans l'autre direction... vers la forêt de Cérez... vers les grottes des Amazones...


1 commentaire:

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